☁ Madame C. dans l'Empire du Milieu ☁

Hier Monsieur Cactus me dit: "Hé mon rouleau de printemps, on est invités à fêter le nouvel an chinois par une de mes collègues!"

Je lui répond que j'ai révisé ni Confucius ni mon Assimil du chinois sans peine et que mon yin et mon yang sont en opposition cosmique en ce moment, donc ça risque de pas le faire. Il me dit que si j'ai lu Le lotus bleu et que je m'y connais en mandarin ça devrait aller. Je lui dis que j'ai du Lotus rose dans les toilettes et que m'y connais plus en mandarine qu'en mandarin, mais que ça doit pas être si différent que ça.

Monsieur Cactus me dit "Enfile ta veste à col Mao et brandebourgs, et monte dans le pousse-pousse, on décolle!"

On gare la voiture le rickshaw sur le parking. Je m'attend à arriver devant une belle pagode chinoise après avoir traversé un charmant petit pont de pierre, mais nan, on arrive devant un beau bâtiment en béton, après avoir traversé la petite rocade. Je déchante.

A l'entrée, on nous explique qu'il faut faire la queue pour le buffet. On dit "ok" et on fait la queue. Une fois notre tour arrivé, on s'attend à manger dans de la porcelaine de Chine. Mais nan. On se sert dans des assiettes en plastique, de Chine aussi.

Tout en remplissant mon assiette de rouleaux de printemps, de pâtés impériaux et de nouilles au gingembre, je fais remarquer à Monsieur Cactus qu'il n'y a pas de gui suspendu au plafond. J'attrape une poignée gluante de feuilles de bambou farcies et je la suspend au-dessus de sa tête en le suppliant de m'embrasser. Il me supplie d'arrêter mes chinoiseries. Je remet les feuilles de bambous dans mon assiette et m'essuie discrètement les mains dans la nappe en soie en papier (de Chine).

On s'installe à table et on mange. Je me lève pour aller chercher des boissons. Je demande à un des serveurs un verre de saké ou un peu de thé au jasmin. Le gars me tend une canette de docteur Pepper. Je suis sure qu'il est de mèche avec le resto japonais de l'autre fois. Je regarde autour de moi. Je sens l'œil de Big Brother dans mon dos. J'ai peur.

On se déplace ensuite vers l'auditorium pour assister au spectacle. Une jeune fille distribue des feuillets. Je pense que c'est le petit livre rouge et je dis: "Merci camarade". Ma voisine me dit que nan, c'est juste le programme. Je dis: "Merci Madame" et je m'écrase.

On m'informe que 2011, c'est l'année du lapin de métal blanc. Je dis "chouette, on va avoir droit à un concert de heavy métal par un groupe de léporidés à grandes oreilles!" Mais le rideau s'ouvre sur des danseuses à jupes fendues et lampions de papier (de Chine). Je dis adieu à mes bunnies rockeurs.

A la fin de la soirée, en rentrant à la maison je dis à Monsieur Cactus tout en retirant ma veste à col Mao: "Tu sais pour moi tout ça, c'est du petit chinois... Je suis quand même bien mieux dans mon costume de Cactus girl!"

Comments

[linette]

Rigolo ce compte rendu d'une curieuse sortie. Le libre service et les assiettes en cartons ça manque cruellement de chic, victime de nos préjugés - Fête du nouvel an donc un peu de faste ! Tant pis, j'espère toutefois que le repas et le spectacle étaient bons. A+

[Eglantine]

et dire que j'aurais pu passer a coté d'autant de verve si tu ne m'avais pas fait un petit coucou !

... j’aurais cru qu'en chine ils n'avaient que des produits made in France puisque nous nous avons autant de made in china

c'est un grand plaisir de te découvrir !

[Pannecoucke]

Ouh, j'ai bien ri à la lecture de ce billet piquant à souhait.

[Catwoman]

Grâce à l'image sur les lapins musiciens, j'ai enfin compris l'expression "cela lui a fait le même effet que si j'avais p..er dans une clarinette". Comme quoi la culture tient à peu de chose: un lapin clarinettiste.
Amis de la poésie Bonsoir

[2aiguilles]

fiouuuuuuuuuuu, j'ai bien ri!!! merci!!! et on rigole quand même pas trop de l'année du lapin ( ou du chat, c'est comme on veut c'est pareil), car je suis lapin (enfin chat), et alors c'est MON année, na!